Jardins petits ou grands

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Jardins petits ou grands, nourriciers ou d'ornements vous me jetez toujours dans un certain émerveillement. Pourquoi et d'où viendrait cette admiration ? En sillons ou en planches creusées ou en relief, selon les civilisations, l'art du jardinier horticulteur ou non est là. Cet émerveillement est présent d'emblée dans ces jardins fabuleux du Proche-Orient, du Japon, et citons les jardins du château de Versailles. Le jardin, petit ou grand est un art. Il tient du sens du dessin, de l'architecture, de la peinture. À Versailles, les bosquets constituent comme des jardins dans les jardins, espaces d'unité, de destination et de perfection. La démesure et la beauté les caractérisent, salons de verdure privilégiés dans les grands et divers jardins. La même harmonie peut se trouver par analogie et comme miniaturisée sous d'autres cieux, jardin dans le jardin, tout petit espace carré, planté des plus belles espèces de plantes du Sénégal et qui fit aussi mon émerveillement dans un rapprochement disproportionné avec ces bosquets des jardins de Versailles arpentés à l'aube avec le maître des lieux. Ici ou là-bas, le maître indique les
variétés, leur arrangement, le souffle qui les habite, l'eau bienfaisante ou scintillante. Une harmonie et perfection des formes soigneusement maintenues, art topiaire, se dégagent et enchantent. Là-bas, tout se joue à l'abri d'un ou deux cocotiers, bras lancés vers le ciel, laissant leur place aux haies de bougainvillées et autres essences. Pourquoi, petit jardin jusqu'à la miniature, « jardin dans le jardin » êtes-vous si beau ? Vous atteignez la simplicité du tracé, le carré, l'intention d'une création voulue, agencée, entretenue. Derrière tout jardin se devine la main du jardinier, plus ou moins inconnue. Il l'aime, le ratille (vieux mot français), coupe, arrose, plante. Nourricier ou d'agrément, tout jardin nous plongerait-il dans les origines, hors du « tohu bohu », jardin où nous fûmes mis, tentés et chassés par l'ange à l'épée de feu ? Le jardin paradisiaque nous habite, perdu. Voulons-nous le retrouver ? Que nos jardins soient grands ou petits, dans leur charme qui émerveille une mémoire originaire ressurgirait-elle ?

Philos vous remercie...